Une enfant fait de la balançoire, seule

L’ESTIME DE SOI

Comprendre l’estime de soi

L’estime de soi est un thème récurrent que nous retrouvons régulièrement en cabinet de thérapie. Il y’a de multiples façons d’aborder, d’interpréter et de comprendre cette notion. Dans cet article, il est question, ici, du lien avec la confiance en soi, le complexe d’infériorité et la notion des parties.

Adler et la notion de complexe d’infériorité

Selon Alfred Adler, célèbre psychiatre autrichien, nous venons au monde avec un complexe d’infériorité. Cette théorie, très souvent controversée, a trouvé un écho dans la psychologie moderne et continue d’influencer notre compréhension de la psyché humaine.

Adler soutenait que notre relation avec nos frères et sœurs, nos parents et notre environnement immédiat et ultérieurement indirect – amis, collègues – façonne notre perception de nous-mêmes et du monde qui nous entoure. Dès notre naissance, une première séparation a lieu, celle de la mère. Cette séparation initiale, génère une souffrance, une sorte de traumatisme qui nous confronte à « l’inquiétante étrangeté du monde », comme l’a si bien exprimé Freud.

Ce complexe d’infériorité, selon Adler, est une force motrice qui nous pousse à nous surpasser, à nous améliorer, à atteindre une forme de supériorité ou de perfection, dans tout les cas d’atteindre une meilleure version de soi.

Un complexe ambivalent 

C’est un sentiment qui peut être à la fois destructeur et constructif. Il peut nous pousser à la dépression, à l’isolement, et au refus de la vie, mais il peut aussi nous motiver à nous dépasser et à atteindre nos objectifs.

« De chaque blessure, naît la qualité d’un destin. » Jannick D’Angelo

Adler a également souligné l’importance de l’ordre de naissance dans le développement du complexe d’infériorité. Selon lui, les aînés peuvent développer un complexe d’infériorité en raison de la perte de l’attention et de l’affection de leurs parents lors de la naissance d’un cadet. Les cadets, quant à eux, peuvent se sentir inférieurs en raison de la compétence et de l’indépendance de leurs frères et sœurs plus âgés. C’est une question de position perceptuelle.

Les enjeux de l’estime de soi

En outre, notre environnement social et culturel joue un rôle crucial dans le développement de notre complexe d’infériorité. Les normes et les attentes sociétales peuvent nous faire sentir inférieurs si nous ne les atteignons pas. Par exemple, la pression de réussir professionnellement, d’avoir une famille, d’être physiquement attrayant, de paraître important sur les réseaux sociaux etc., peut contribuer à notre sentiment d’infériorité.

Cependant, Adler a également souligné que le complexe d’infériorité n’est pas une fatalité. Il a proposé plusieurs stratégies pour surmonter ce complexe, notamment la thérapie individuelle, l’encouragement et l’accent sur la coopération et la contribution sociale. Finalement, Adler a vu le complexe d’infériorité comme une opportunité de croissance et de développement personnel.

En somme, la théorie d’Adler sur le complexe d’infériorité offre une perspective intéressante sur la façon dont nos relations et notre environnement peuvent influencer notre perception. Elle souligne l’importance de comprendre et de surmonter nos sentiments d’infériorité pour atteindre notre plein potentiel.

 

Femme étant un pinceau devant un tableau. La créativité est une façon d’exprimer les parties les plus intimes de soi

Comprendre la partie qui héberge ce sentiment d’infériorité

Partons du principe, que l’individu est morcelé en différentes parties de lui-même , tel le concept des holons de Arthur Koestler le présente également, la psyché humaine forme un tout composé de différentes fractions de ce même tout. Cette notion des parties que nous retrouvons en psychologie appliquée, telle que la programmation neurolinguistique notamment, ou dans le domaine de l’astrologie psychologique, où les différentes facettes de la personnalité composent notre logos. Autrement dit, constituent l’essence de qui nous sommes.

Le manque d’estime de soi,  c’est quoi ?

Le manque d’estime de soi pourrait être perçu comme une partie de nous que nous ne reconnaissons pas ou qui est mal exprimée. Au plus profond de nous-mêmes, il n’y a pas de règles, mais plutôt des stratégies élaborées à partir d’intentions positives implicitement exprimées.

Qui est cette partie de nous ? A-t-elle un nom, une forme, une couleur ? Ressemble-t-elle à quelque chose ou à quelqu’un ? Quel âge a-t-elle ?

Ces questions sont autant de pistes qui permettent de déterminer la partie de nous qui semble manquer lors de notre dialogue intérieur. C’est en explorant ces questions que nous pouvons commencer à comprendre et à combler ce manque d’estime de soi.

« Ce qu’on ne veut pas savoir de soi-même, finit par arriver de l’extérieur comme un destin. » Carl Gustav Jung (Psychologue et psychiatre suisse)

Les mécanismes psychologiques

La projection et l’identification, des mécanismes intemporels

Dans le processus de projection, une partie de nous-même est souvent projetée dans nos relations avec les autres. C’est un phénomène à la fois naturel et déstabilisant. La projection revient à admettre, de manière détournée, que l’autre n’existe pas en tant qu’individu distinct, mais sert plutôt de réceptacle pour nos propres sentiments et perceptions.

C’est dans ce contexte que l’identification prend tout son sens. Nous nous reconnaissons dans l’autre en fonction de ce que nous avons projeté sur lui. Ainsi, un manque d’estime de soi peut entraver le développement de notre identité si nous nous appuyons principalement sur ce processus de projection et d’identification.

Cependant, cette projection peut également se manifester à travers des événements de vie ou se présenter sous la forme d’un destin rencontré. Elle peut refléter en trois dimensions tout ce qui a été refoulé, tout ce qui a été rejeté. Cette projection peut alors nous rappeler avec une intensité psycho-émotionnelle tout ce qui a été caché.

Qu’est-ce qui favorise l’estime de soi ?

Comme vu précédemment avec Adler notamment, le travail de thérapie individuelle et connaissance de soi, est une des voies royales pour favoriser l’estime de soi. Comprendre qui l’on est, et quels sont les enjeux de notre dialogue intérieur au service de ce mythe personnel que nous faisons vivre tout au long de notre existence.

L’expression de soi au travers d’une activité artistique telle que la pratique de la musique, la peinture ou même l’activité physique qui engage le corps et favorise le mouvement .

La voie de l’individuation, thème central dans  la pensée Jungienne, suggère notamment que la réalisation de soi passe d’une part, par l’apprivoisement de nos ombres à la conscience et, d’autre part, par le développement de notre place en société.

Une conception de l’astro-psychologie 

Cette idée met en lumière une vérité fondamentale : Pour atteindre une estime de soi équilibrée, il est essentiel de reconnaître et d’honorer toutes les facettes de notre être. Cette idée trouve un écho dans l’astrologie psychologique, qui suggère que la négligence ou le refoulement d’une partie de notre psyché prive une dimension entière de notre existence de l’attention qu’elle mérite. En explorant les récits de la mythologie grecque, on constate une constante : les divinités, lorsqu’elles sont méprisées, exigent d’être honorées et se vengent tôt ou tard. Cette notion est particulièrement enrichissante en astrologie psychologique, où l’idée d’honorer chaque divinité est abordée dans le but d’intégration, dans l’esprit de l’individuation de Jung et des dimensions de notre existence que nous pouvons aspirer à l’individuation, dans le sens jungien du terme. L’intégrité de notre psyché dépend de notre capacité à honorer chaque partie de nous-mêmes.

Le mécanisme de sublimation

La sublimation peut être vue comme une voie détournée pour exprimer sa créativité, souvent provoquée par un manque de connaissance de soi résultant d’une faible estime de soi. C’est un mécanisme qui permet d’exprimer indirectement les parties refoulées de soi, souvent par le biais de l’art ou d’autres formes d’expression créative.

Par exemple, un artiste peintre peut ne pas être conscient de son insatisfaction profonde ou de sa frustration, mais il peut néanmoins exprimer ces sentiments dans son art, transformant (sublimant) ainsi ces émotions négatives en quelque chose de beau et de significatif.

La sublimation est également un moyen d’apprivoiser son ombre, le concept jungien de ces aspects de notre identité que nous refusons ou ne reconnaissons pas. En canalisant ces parties de nous-mêmes dans un support libidinal exalté, nous pouvons commencer à les comprendre et à les accepter.

En somme, bien que la sublimation puisse naître d’une faible estime de soi et d’une connaissance de soi insuffisante, elle peut néanmoins conduire à une expression profonde de soi ainsi qu’à  une plus grande compréhension de nos propres complexités. C’est une belle illustration de la manière dont un obstacle peut être transformé en une opportunité de croissance et de découverte de soi.

La PNL est une boite à outils qui permet d'optimiser sa communication et sa santé mentale et émotionelle.

Les croyances limitantes et l’estime de soi

Les croyances et niveaux logiques

 L’estime de soi peut être impactée par des croyances limitantes liées aux convictions sur nos capacités, nos droits et notre mérite. Les croyances sont des idées que nous nous racontons et auxquelles nous adhérons fortement. En nous conditionnant à ces croyances, nous restreignons notre champ de compétences, voire de non-compétences. En fonction de ces compétences ou incapacités, nous adoptons certains comportements qui façonnent notre environnement. Nous évoluons ainsi dans un cadre que nous définissons en fonction de cette logique, en nous identifiant à ces croyances limitantes, ce qui influe sur notre identité.

La meta-structure d’une croyance

En étant enfant, nous pouvons être très enthousiaste à l’idée d’apprendre le piano. L’enfant peut se comparer éventuellement à ses frères et sœurs ou copains qui pratiquent également cet instrument de musique. Cette comparaison d’être négative sur sa pratique personnelle. Il peut se retrouver dans une situation problématique, voire d’échecs qui engendre un état de malaise interne de type frustration par exemple.

Cet été interne négative peut affecter l’enfant en le faisant régresser dans la pratique du piano, même l’enfant peut aussi commencer à élaborer les actes qui, c’est-à-dire l’oubli d’effectuer ses cours de piano. À partir de là, il peut développer une croyance de type « Je n’y arriverai jamais », et commencer à développer une espèce de croyance type prophétie Auto réalisatrice.

Pour exemple, pendant l’enfance, l’enthousiasme pour l’apprentissage du piano peut être très présent. L’enfant peut se comparer à ses frères et sœurs ou à ses amis qui pratiquent également cet instrument de musique, ce qui peut conduire à une comparaison négative de sa propre pratique. Cette comparaison peut entraîner des situations problématiques et des sentiments d’échec, créant un état de malaise interne, tel que la frustration. Cette tension interne négative peut freiner la progression de l’enfant dans la pratique du piano, voire le pousser à négliger ses cours. À partir de là, il peut développer la croyance limitante « Je n’y arriverai jamais » et s’engager dans une prophétie auto-réalisatrice.

En résumé, la méta-structure d’une croyance engendre un état probléme, en corrélation avec des états internes tels que la frustration, la colère ou la tristesse, une valeur ou anti-valeur (comme l’injustice par exemple), et des distorsions ou omissions dans le langage interne (tel que « je n’y arriverai jamais »).

Notre estime de soi est influencée par notre manière de créer des croyances limitantes à partir des expériences vécues.

Conclusion

Dans la construction de l’estime de soi, les interactions avec notre entourage, notamment nos frères et sœurs, parents et amis, jouent un rôle crucial dès notre enfance. Comme l’a souligné Adler, ces relations influencent la perception que nous avons de nous-mêmes et contribuent à forger notre estime. De plus, la connaissance de soi et l’exploration de nos différentes facettes de personnalité sont des éléments clés dans ce processus.

Les mécanismes psychologiques, tels que la sublimation, peuvent être des outils précieux pour nourrir et développer un talent inné en nous. En exploitant nos lacunes et en transformant nos manques en forces, la sublimation nous permet de révéler notre potentiel caché et de nous épanouir pleinement. Cependant, il est essentiel d’apprendre à intégrer toutes les parties de nous-mêmes afin d’éviter les réactions qui nous sont étrangères et de prévenir la formation de croyances limitantes qui pourraient entraver notre expression authentique.

Dès lors, la construction de l’estime de soi est un processus complexe et évolutif qui implique la prise en compte de divers éléments et mécanismes psychologiques. En se penchant sur nos relations interpersonnelles, notre connaissance de soi et notre capacité à intégrer nos différentes facettes, nous pouvons progressivement renforcer notre estime et libérer tout notre potentiel d’expression de soi. Il est donc essentiel de cultiver une compréhension profonde de nous-mêmes, d’explorer nos talents et de surmonter les croyances limitantes qui pourraient nous freiner. En embrassant notre unicité et en nourrissant notre authenticité, nous pouvons épanouir pleinement notre estime de soi et rayonner dans notre expression personnelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.